Famille Patacq

Un patrimoine vivant : le Haricot Tarbais, fruit d’une mémoire paysanne

Il existe des cultures qui ne tiennent pas qu’à une graine, mais à une histoire.
Des plantes qui, avant d’être semées, sont portées dans les gestes d’une génération, dans la mémoire d’un territoire, dans la fierté d’un plat partagé.
Le Haricot Tarbais est de celles-là.

Chez la Famille Patacq, cette plante blanche et nacrée n’est pas qu’un produit d’exception : elle est un héritage vivant, transmis de main en main, de plat en plat, de regard en regard.

Un grain élu autour de la table

Pour comprendre ce qui fait la noblesse du Haricot Tarbais, il faut revenir en arrière, bien avant les certifications et les cahiers des charges.
Autrefois, dans les villages du Piémont pyrénéen, on ne sélectionnait pas les grains à partir de critères techniques, mais à partir d’un moment de vérité : la fête du village, comme le raconte Jean-Paul Patacq.

Seules les viandes étaient admises pour faire honneur à la famille car les légumes étaient consommées toute l’année. Le seul accepté était : le haricot tarbais. 

Cette pratique, aussi rustique que raffinée, a donné naissance au Haricot Tarbais : un grain à la peau si fine qu’on l’oublie, une chair fondante un goût subtil, ayant la capacité d’absorber le jus de cuisson et ne faire qu’un avec le plat final.

Une sélection collective, jalouse et malicieuse

Ce haricot est le fruit de ce concours de fierté à ciel ouvert, d’une émulation joyeuse entre voisins. On ne parlait pas encore d’appellation, mais on pratiquait déjà l’excellence par la transmission.
Chaque sélection était le résultat d’un échange implicite : si ton grain est bon, il mérite de vivre chez moi.
Jean-Paul Patacq, héritier et témoin de cette tradition, la raconte avec humour : « Le haricot tarbais est le produit de la collaboration jalouse et malicieuse de toute une région. »
Ce jeu ancestral entre rivalité et partage est l’âme même du patrimoine vivant.

Un patrimoine de gestes, d’observation, d’émerveillement

Faire renaître chaque année ce bijou qu’est le haricot tarbais, est bien plus qu’un métier pour la Famille Patacq.
C’est une lecture du ciel et de la terre, une vigilance de chaque instant, un rapport humble à l’imprévisible.
Comme le dit si bien Jean-Paul :

« Cultiver signifie prier le Bon Dieu, le ciel, la terre, les insectes, les champignons microscopiques, les bactéries et autres puissances mystérieuses… »

Mais il ajoute aussi :

« Sans nous, rien n’arrive. »
C’est dans cette tension entre lâcher-prise et maîtrise que réside la grandeur du paysan, l’art du cultivateur.

Et c’est cette grandeur que la Famille Patacq tente de cultiver à son tour, génération après génération.

Conclusion : un trésor cultivé pour l’avenir

Aujourd’hui, la Famille Patacq continue de faire pousser le haricot tarbais au pied des Pyrénées et cultive ce patrimoine vivant.  
Un trésor issu d’un peuple, d’un territoire, d’une transmission.
Et tant que des mains attentives, émerveillées et exigeantes continueront de le cultiver, il restera vivant.

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